vendredi 20 octobre 2023

Parlons Autisme

Quelques-uns d’entre nous avons déjà entendu ou brièvement entendu parler de l’autisme. Et malheureusement l’autisme est encore un sujet méconnu ou pas assez connu au sein de notre société. Pourtant nous avons bien des proches autistes ou encore nous connaissons des personnes de notre entourage qui le sont. Il est donc utile d’être sensibiliser sur leur situation particulière.


Qu'est-ce que l’autisme ?

Malgré les nombreuses recherches scientifiques, l’autisme reste un grand mystère pour beaucoup de personnes. Généralement, il se déclare dans les trois premières années de la vie d’un enfant. L'autisme qui est aussi appelé “Trouble du spectre de l’autisme” ou TSA est un trouble permanent du développement neurologique. La cause de l’autisme comme mentionné plus haut est inconnue, cependant certains scientifiques pensent que la génétique et l’environnement seraient deux éléments ayant un rôle à jouer. Il faut noter que l’autisme n’est pas de nature contagieuse, ni n’est pas causé par un médicament quelconque et n’est pas non plus dû à l’éducation parentale.

Pourquoi parle-t-on de spectre pour l’autisme ?

L'autisme est caractérisé par un ensemble de symptômes qui varient d’une personne à l’autre, pouvant être plus ou moins présents et même évoluer au fil du temps. Puisque chaque personne est différente, l’utilisation du mot “spectre” permet d’intégrer toute la diversité des troubles et de signifier l’évolution possible des personnes à l’intérieur de ce spectre.

Quelles sont les caractéristiques d’une personne autistes ?

Une personne autiste peut être reconnue par certaines caractéristiques comme la difficulté d’établir une véritable relation avec autrui, la difficulté d’établir un contact visuel ou d’accepter un changement. Elle peut présenter des difficulté, retard ou absence de langage. Elle peut avoir un manque d’intérêts pour le jeu, un attachement à des objets apparemment sont sans valeur et sans intérêts pour nous autres. Elle peut présenter des signes d’une angoisse profonde sans raison apparente, un accès de colère ou une crise de larmes, un rire inapproprié surtout dans des moments inappropriés, une frayeur irraisonnable dans des situations inoffensives. Elle peut aussi présenter une résistance aux caresses, une passivité extrême, ou encore une résistance aux méthodes conventionnelles d’apprentissage. Elle peut présenter des signes d’hyperactivités et d’hypoactivités.

Comment se présente le diagnostic pour l’autisme ?

Généralement, il y a d’une part la catégorie des autistes avec déficience intellectuelle qui comprend les autistes avec déficience légère, les autistes avec déficience moyenne et les autistes avec déficience sévère ou profonde. D'autre part, il y a la catégorie des autistes sans déficience intellectuelle qui comprend les autistes de haut niveau et les autistes Asperger.

Y a-t-il des problèmes de santé concomitants ?

Pour certaines personnes autistes, l’expérience peut également s’accompagner de problèmes de santé physique comme l’épilepsie, l’hypotonie, troubles du sommeil, problèmes de digestion, etc. Mais également de problèmes de santé mentale comme l’anxiété, la dépression, les troubles obsessionnels compulsifs, etc...

Quels peuvent-être les comportements aidant auprès des personnes autistes ?

Parmi les nombreux comportements aidants, nous pouvons les impliquer dans les activités et dans les taches dans le respect de leurs intérêts personnels et leurs capacités. Nous pouvons multiplier les encouragements, les félicitations et favoriser le développement de leur estime de soi. Nous pouvons leur faciliter l’expression de leurs sentiments (joie, peine, colère...) et la maitrise de leurs émotions. Nous pouvons aussi leur favoriser un environnement de confiance, de sécurité et d’autonomie....

Les personnes autistes ont besoin de notre soutien. En 2023, parler de l’autisme c’est sensibiliser les gens sur le fait que les Haïtiens aussi souffrent de ce trouble que l’on appelle le trouble du spectre de l’autisme. Contrairement aux idées régies par certaines de nos barrières culturelles, le TSA ne constitue en rien une malédiction. Il est donc nécessaire de pouvoir reconnaitre une personne autiste, l’accepter et assurer sa prise en charge. Malheureusement très peu d’informations nous sont disponibles sur le sujet. Et si la prise en charge par les spécialistes reste très difficile en Haïti, et les couts qui en découlent très élevés ; l’acceptation, la bienveillance et l’amour pour ces personnes-là ne coûtent rien. Ne fermons pas nos yeux sur leur situation et travaillons pour une meilleure intégration des personnes autistes au sein de notre société.

 

Sources de consultation

Autisme : À propos, cause et problèmes de santé concomitants - Canada.ca

S’informer sur le trouble du spectre de l’autisme, ou TSA (autismeinfoservice.fr)

ayibopost.com/la-difficile-prise-en-charge-des-enfants-autistes-en-haiti/

ayibopost.com/autisme-les-enfants-haïtiens-en-souffrent-aussi/

 

Lise Marcia FILS-AIME, STAFF COM-BDN


mercredi 18 octobre 2023

LE KONPA (compas)


Le compas, l'une des tendances musicales les plus populaires en Haïti et dans les Caraïbes, il est considéré comme une musique internationale selon Fito Farinen (Fritz Yacinthe), membre de l'équipe de gestion du groupe Carimi.

 

Les origines du Konpa remontent aux années 50 et 60, lorsque Nemours Jean-Baptiste et Webert Sicot, considérés comme les pères du compas, ont décidé d'expérimenter avec le jazz, la meringue française et d'autres genres caribéens. Depuis lors, le peuple en est devenu accro ; il est devenu un symbole de la culture haïtienne, associé à la danse et à la célébration.

 

Au fil des années, le compas a évolué et a été influencé par diverses tendances musicales, notamment le konpa love, une variante plus lente et romantique du genre. Cette musique reste populaire en Haïti et parmi les communautés haïtiennes à l'étranger. Certains des groupes et artistes les plus influents des années 50 étaient Tabou Combo (avec "Mabouya"), Sweet Micky (avec "Ou la la"), et Kassav, basé aux Antilles françaises, qui ont tout bouleversé avec leur titre "Zouk la sé sel médikaman nou ni."

 

De nos jours, les gens écoutent davantage T-Vice, Big O, Carimi, Kreyol La, Rutshelle Guillaume, Roody Laforest, et d'autres. Ces artistes incarnent la diversité musicale de la scène haïtienne contemporaine. Ils explorent une gamme de styles musicaux, du compas à d'autres genres, contribuant ainsi à l'expansion et à l'évolution de la musique haïtienne.

 

Le compas contemporain conserve des éléments de ses racines des années 50 en termes de rythmes et d'influences haïtiennes, tout en s'adaptant à l'évolution de la musique internationale. Cette évolution lui permet de rester pertinent et attrayant pour les nouvelles générations tout en préservant son héritage musical distinctif. Le konpa continue d'être un élément central de l'identité musicale du pays.

 

Christie Rodjah MADDY, STAFF COM-BDN





mardi 10 octobre 2023

L’avortement

L’avortement est la perte d’un embryon ou d’un fœtus lors d’une grossesse.

Il peut être spontané, c’est-à-dire se produire sans avoir été recherché (problème de santé, génétique, etc.), ou provoqué et donc volontaire.

Avortement spontané

On parle aussi de fausse-couche. Par définition, il s’agit du décès ou de l’expulsion hors de l’organisme maternel d’un embryon ou d’un fœtus de moins de 500 grammes ou âgé de moins de 22 semaines d’aménorrhée ou sans règles (= 20 semaines de grossesse).

Si la fausse-couche survient plus tard dans la grossesse, on parle de « mort fœtale in utero ».

Avortement spontané : prévalence et causes

Les fausses-couches sont un phénomène très fréquent. Elles sont, pour la plupart, liées à une anomalie génétique ou chromosomique de l’embryon, qui est alors expulsé naturellement par la mère.

On distingue :

1.      Les fausses-couches précoces

Elles surviennent au cours du premier trimestre de la grossesse (moins de 12 semaines d’aménorrhée). Elles concernent 15 à 20 % des grossesses mais passent parfois inaperçues lorsqu’elles surviennent dans les toutes premières semaines car elles sont parfois confondues avec les règles.

2.      Les fausses-couches tardives

Elles surviennent au cours du deuxième trimestre, entre 12 et 24 semaines d’aménorrhée environ. Elles concernent environ 0,5% des grossesses.

3.      Les morts fœtales in utero.

Elles surviennent au troisième trimestre.

 

Il existe de très nombreuses causes pouvant mener à une fausse-couche, voire à des fausses-couches à répétition. Parmi ces causes, on trouve en premier lieu des anomalies génétiques ou chromosomiques de l’embryon, impliquées dans 30 à 80% des fausses-couches précoces2.

Les autres causes possibles de l’avortement spontané sont :

1)  Une anomalie de l’utérus (par exemple utérus cloisonné, béance du col, fibromes utérins, synéchies utérines, etc.), ou le syndrome DES concernant les femmes ayant été exposées in utero au distilbène (nées entre 1950 et 1977) ;

2)    Des troubles hormonaux, qui empêchent la grossesse d’être menée à terme (troubles thyroïdiens, troubles métaboliques, etc.) ;

3)  Les grossesses multiples qui augmentent le risque de fausses-couches. la survenue d’une infection pendant la grossesse.

 

L’interruption médicale de grossesse (IMG)

C'est un avortement provoqué, pratiqué pour des raisons médicales, souvent à cause d’une anomalie ou d’une maladie du fœtus mettant sa vie en danger après la naissance ou entrainant de graves problèmes de santé, ou encore lorsque la vie de la mère est en danger.

Que ce soit sur le plan psychologique ou sur le plan médical, l’avortement provoqué est très différent de la fausse-couche spontanée, même s’il existe de nombreux points communs

L’avortement provoqué

Également appelé « interruption volontaire de grossesse » (ou IVG) peut être déclenché de plusieurs façons, notamment par la prise de médicaments « abortifs » ou par l’aspiration du fœtus. Les lois régissant l’accès à l’avortement (ou son interdiction) diffèrent d’un pays à l’autre.

 

Statistiques sur l’avortement provoqué dans le monde

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) publie régulièrement des rapports sur les avortements provoqués dans le monde. En 2008, environ une grossesse sur cinq aurait été interrompue volontairement.

Au total, ce sont près de 44 millions d’avortements qui ont été pratiqués en 2008. Le taux est plus élevé dans les pays en développement que dans les pays industrialisés (29 avortements pour 1000 femmes de 15 à 44 ans contre 24 pour 1000, respectivement).

L’avortement est une pratique ancienne qui remonte à l’Antiquité. Les méthodes utilisées pour pratiquer l’avortement ont varié au fil du temps et ont été influencées par les croyances religieuses, les normes sociales et les avancées médicales 1Au cours des siècles, les attitudes envers l’avortement ont changé, passant d’une pratique largement acceptée à une pratique illégale et stigmatisée 1.

Au début du XXe siècle, de nombreux pays ont commencé à interdire l’avortement, mais les femmes continuaient à chercher des moyens de mettre fin à leur grossesse 1Dans les années 1960 et 1970, des mouvements de défense des droits des femmes ont commencé à se former dans le monde entier, appelant à la légalisation de l’avortement 1. En 1973, la Cour suprême des États-Unis a rendu une décision historique dans l’affaire Roe v. Wade, qui a légalisé l’avortement dans tout le pays 2.

Depuis lors, de nombreux pays ont suivi l’exemple des États-Unis et ont légalisé l’avortement. Cependant, il y a encore des pays où l’avortement est illégal ou très limité 1Les attitudes envers l’avortement restent controversées dans de nombreux endroits, avec des groupes pro-vie et pro-choix qui s’opposent souvent violemment 

 

SITOGRAPHIE

Avortement : tout savoir sur l'interruption de grossesse (passeportsante.net)

Avortement : notre dossier sur l'IVG dans le monde (la-croix.com)

L’accès à l’avortement sécurisé est essentiel pour la santé des femmes et des filles (OMS) | ONU Info (un.org)

L’avortement, un droit non négociable | La Presse

History of abortion - Wikipedia

bienfaits et méfaits de l'avortement - Recherche (bing.com)

Avortement (who.int)

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/abortion

IVG : le droit à l'avortement en six questions | vie-publique.fr

 

Chrisley Clara Ismaëla THELEMAQUE, Staff COM-BDN






L'ADDICTION AUX ÉCRANS

Les écrans font partie de la majorité de nos vies: consulter son téléphone dès le réveil, regarder des épisodes de série durant des heures de suite, scroller des pages Internet avant de dormir, rester des heures durant devant la télévision, consulter son smartphone en permanence, passer des nuits entières à jouer aux jeux vidéo : voilà quelques exemples que l’on pourrait qualifier de comportements addictifs face aux écrans, ce sont des comportements que beaucoup d’entre nous ont déjà expérimenté.

L’addiction aux écrans peut-être donc définie de la manière suivante. On peut dire qu’il s’agit d’une situation dans laquelle l’individu concerné ne gère plus le temps passé devant l’écran, au point que l’usage devienne incontrôlable et prenne le pas sur « la vie réelle » et qu’une impossibilité d’avoir accès à l’écran crée une frustration.

Mais à quel moment peut-on parler d’addiction au numérique ? Quand faut-il s’inquiéter d’une utilisation importante, voire permanente, des écrans ? Qui peut être concerné par l'addiction aux écrans ? Comment s'en libérer ?

 C’est ce que nous allons vous expliquer dans les lignes qui suivent, pour réussir à déceler un comportement problématique et à sortir du cercle infernal de la cyberdépendance et à se débarrasser de mauvaises habitudes face aux écrans.

 

 QUI PEUT ÊTRE CONCERNÉ PAR L'ADDICTION AUX ÉCRANS?

Quand on parle d'écrans, on pense de suite aux jeunes. Et certaines études prouvent en effet que les ados et les jeunes adultes peuvent difficilement se passer de leur smartphone. Par exemple, 3/4 des adolescents consultent leur téléphone toutes les 10 minutes. Un autre chiffre parlant indique qu'en France, pour 1 adolescent sur 8, la pratique des jeux vidéo peut être considérée comme problématique.

Mais le risque touche aussi les parents (et les adultes sans enfant d'ailleurs), puisque l'addiction aux écrans toucherait jusqu'à 2 % de la population générale (5 % chez les plus jeunes) et comportements à la que des limites de l'addiction concernent une bien plus large part des Français.

Sans oublier les enfants, qui sont aujourd'hui confrontés dès leur plus jeune âge aux smartphones, tablettes et écrans grandement de télé, les multipliant risques de dépendance. Des études ont par exemple mis en avant le fait que 64% des 11-18 ans disposent constamment d'un appareil numérique en leur possession ou encore que plus de la moitié des 7-18 ans se connecte chaque jour à des plateformes comme YouTube, Netflix, Instagram etc.…

 

 QUELS SONT LES SYMPTÔMES ET LES CONSÉQUENCES DE L'ADDICTION AUX ÉCRANS ?

Pour déterminer si une personne de votre famille ou de votre groupe d’amis est accro aux écrans (ou si c’est votre propre cas), plusieurs signaux peuvent interpeller :

1.      Une perte de contrôle, lorsque se servir d’un appareil numérique n’est plus synonyme de plaisir, mais fait partie des habitudes dont on ne peut se passer ;

2.      La sensation de vide, de tristesse et de frustration, voire un comportement agressif, lorsqu’il n’est pas possible d’accéder à un écran ;

3.      Le manque d’intérêt pour d’autres activités que celles passées sur écran ;

4.      Le repli sur soi, l’absence d’intérêt pour son entourage et pour les relations sociales en général.

Et comme toutes les addictions, celle-ci peut avoir de sérieuses conséquences sur la vie quotidienne et être à l’origine du développement de plusieurs troubles. Les personnes addictées aux écrans peuvent subir des troubles du sommeil, de l’alimentation (malbouffe, « oubli » de manger, etc.), des problèmes de santé mentale (anxiété par exemple), de santé physique (ex. : problèmes oculaires, maux de tête, prise de poids excessive), etc.

L’isolement est une autre conséquence non négligeable, qui crée souvent un cercle vicieux dans l’addiction, et qui peut mener à l’échec scolaire ou professionnel, à la rupture des liens amicaux, etc.

Et toutes ces conséquences présentent d’autant plus de risques chez les enfants et les adolescents, en remettant en cause leur bon développement (difficultés d’apprentissage, d’attention, de concentration, etc.) et en biaisant leur rapport aux relations sociales.

 

COMMENT SORTIR DE L'ADDICTION AUX ÉCRANS ?

  Avant toute chose, il faut prévenir le risque d’addiction, en mettant en place des règles pour les enfants. En limitant l’exposition aux interfaces numériques, on peut en effet aider les jeunes à se consacrer à d’autres activités et à ne pas considérer l’écran comme la seule source de distraction possible. L’idée n’est pas d’interdire entièrement l’accès à la télé ou à la tablette, mais de fixer des limites horaires par semaine, des heures de fin d’exposition et de ne pas considérer l’écran comme un moyen de calmer l’enfant ou de l’occuper.

 Chez l’adulte, mettre fin à la cyberdépendance ou agir en prévention peut passer par plusieurs petits gestes simples : mettre en pause les notifications, supprimer les applications chronophages et inutiles, définir les situations « à risque » pour mieux les appréhender, trouver de nouvelles activités sans écran, etc.

 Mais si l’auto-régulation ne semble pas suffire, il est alors judicieux d’aller consulter un addictologue spécialisé ou de faire appel à des groupes de paroles. Une thérapie comportementale pourra alors être mise en place et aider l’individu à comprendre l’origine de son addiction, à faire un travail sur lui-même et à se défaire peu à peu de son usage excessif et dangereux du numérique, en reprenant le contrôle.



Ridelschmine DIMANCHE, Staff COM-BDN







lundi 2 octobre 2023

La porno divulgation, un fléau grandissant dans la société haïtienne.

À travers le monde, le cyber harcèlement ne cesse de faire des milliers de victimes depuis déjà plusieurs années. Parmi toutes les pratiques du harcèlement en ligne que ce soit : les intimidations, insultes, moqueries, … La porno divulgation se fait remarquer de jours en jours sur le net. Elle peut prendre différentes formes et ses raisons peuvent énormément varier en d’autres sens peuvent avoir différents motifs.

Aussi appelée en anglais « Revenge porn » traduit en français « vengeance pornographique » , la porno divulgation fait référence au fait de rendre public certaines images ou vidéos intimes d’une personne sans son consentement. Concrètement, il s'agit de photos ou de vidéos enregistrées consensuellement ou non dans le cadre d'une relation de couple, qui sont ensuite publiées sans le consentement des deux parties, par l'une d’elle en toute connaissance de cause.

À cet effet, cet exercice peut toucher à peu près toutes les catégories et couches sociales d’un pays, les mineurs ainsi que les adolescents ne sont pas épargnés. Dans la société haïtienne, les jeunes sont loin d'être les seules victimes. Selon Émilie Grall (2022), les principales, sont pour la grande majorité des femmes, cela arrive aussi bien qu’aux hommes, entre autres, surtout les homosexuels. Et encore plus aux personnalités publiques. Couramment, dans la communauté haïtienne, cette forme de violence entraîne des messages ou commentaires haineux aussi bien sur les réseaux sociaux, que dans la vie courante. Ils visent à nuire et à reprocher la victime qui sera désormais la cible de toutes injures. Ce faisant oublié l’agresseur et désigne la victime comme étant responsable de l’acte. Ce qui pousse souvent ces opprimés à s’éloigner des réseaux sociaux. Entre autres, l’absence de recours judiciaire constitue, selon plus d’un, une légitimation de l’impunité de l'acte par l’État Haïtien. Le rendant ainsi normal sans rien faire pour empêcher son expansion dans ladite communauté.

En analysant cette pratique dissidente dans la vie courante des Haïtiens, cet article traite les différentes manières et raisons qui peuvent résulter de porno divulgation. Il dénonce le caractère laxiste de l’État Haïtien face à ce fléau comparativement aux autres Etats, adressant au grand public les conséquences fâcheuses de cet exercice et fait ressortir la vulnérabilité des victimes.

En Haïti, les échos de la porno divulgation se font entendre que quand les célébrités sont touchées.

Un sujet dont on parle souvent dans le monde qui doit pourtant attendre qu'une célébrité haïtienne soit touchée pour capter l’attention de la communauté haïtienne. Quoique qu'il ne soit pas nouveau dans la société haïtienne, les gens en souffrent, mais ne risquent pas de se confier ou d’en parler de peur d’être mis à nus, ou d’en subir les représailles. Ils ne ratent pourtant pas l'occasion lorsqu'un nouveau cas se présente pour soulever l'État haïtien à prendre des dispositions contre celle-ci. Espérant sans succès aboutir à de nouvelles lois qui pourront sauvegarder le principe de la dignité humaine et le droit au respect de la vie privée. Suivant la déclaration d'Émilie Grall (2022) "On pense souvent qu'elle est comme une sorte d'acte pulsionnel, alors qu’en réalité cela renvoie aussi souvent à quelque chose de bien calculé". Cette pratique intervient souvent à la suite d’une rupture mal vécue. L’auteur agit alors en « représailles » et cherche à culpabiliser et à humilier sa victime. Elle peut, entre autres, être utilisée pour soutirer de l’argent. Ce phénomène est très répandu chez les célébrités notamment à travers la pratique de chantage à la "sextape", et davantage chez les jeunes haïtiens. Mais, il peut aussi résulter du « simple » amusement de l’auteur voulant montrer les images à ses amis.es.

Les conséquences de l'impunité de la porno divulgation.

Les réseaux sociaux dont l’utilisation renforce la sociabilité des jeunes individus dans le pays constituent aussi un espace de contestation, c’est-à-dire les maux qui rongent la société y sont exposés pour susciter les dirigeants à y remédier. Cependant, les personnes victimes de la porno divulgation sont de plus en plus nombreuses en Haïti. Mais jusqu’à présent, ils n’ont aucun recours judiciaire. L’ironie du sort !

Alors que dans les autres pays cet acte ne reste pas impuni. Les autres nations utilisent au contraire ces mêmes outils pour faire valoir leurs droits. Il en résulte que, chaque Etat qualifie cet acte différemment, dépendamment de « la forme » (citées plus haut). Nonobstant, la population haïtienne se voile toujours la face à l’égard de cet acte qualifié d'inhumain à plus d’un égard. Lorsqu’une personne est victime de cette pratique, les contenus circulent à la vitesse de la lumière à tel point que tout le monde peut s’en procurer à leur guise. Les réactions et les commentaires vont souvent à responsabiliser la victime qu'elle deviendra directement sujet de tous commentaires, sanctionnant aucunement le coupable. Comme quoi, la victime serait coupable et complice du sort qui lui est réservé.

Il est courant dans la société haïtienne qu'à chaque fois cela arrive à quelqu'un c'est à lui de prendre du recul que dans la vie courante ou sur les réseaux sociaux, sinon il sera exposé à tout jugement des gens. Ces derniers ignorent souvent que ce pourrait être une vengeance, et ont tendance à lancer des propos harcelants sur les pauvres victimes.

Déplorable et punissable dans certains pays.

Pour contrecarrer le comportement malsain de l'agresseur, plusieurs pays ont renforcé leur législation ces dernières années non seulement pour punir les oppresseurs mais aussi pour protéger les victimes de la porno divulgation.

Considéré comme une infraction de second degré en Italie, le délit de "Revenge porn" est passible d'une peine pouvant aller d’un à six ans de réclusion, et de 5 000 à 15 000 euros d'amende.

En France, depuis 2016 et l’adoption de la loi "pour une République numérique", la diffusion de « Revenge porn » est passible de 2 ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende. La loi prévoit donc de punir par les mêmes peines tous ceux qui diffusent ces images, même par une simple publication sur les réseaux sociaux.

En Virginie, aux États-Unis, une loi contre le Revenge porn a été mise à jour le 1er juillet pour prendre en compte les images faisant gagner jusqu’à 12 mois de prison et 2.500$ d’amendes, quand un ex-conjoint publie une photo dénudée de son ex-conjointe.

Un acte qui perdure pour l'individu.

Insidieux et nombreux sont les aboutissements du harcèlement sur la victime. Peu importe la nature du harcèlement, elle perdure dans le temps. En effet, il reste des conséquences néfastes à l'individu qui est sujet de la porno divulgation. Bien qu'elle soit souvent niée ou banalisée en Haïti, la porno divulgation n'est pas sans conséquence sur la victime. Et le harcelé n’est pas le seul à subir ses conséquences. Ses proches en souffrent aussi, de même que les témoins de la situation. Toutes les personnes qui sont touchées passent par une foule de sentiments et d’émotions. Et en l’absence de soutien ou de reconnaissance de la part de leurs proches, les risques sont lourds, et peuvent provoquer des troubles psychosomatiques (maladies physique influencées par l'esprit), allant de la dépression au suicide. Tout compte fait, sans l'intervention de la justice haïtienne, et une prise de conscience du grand public, la porno divulgation connaîtra encore de beaux jours dans la communauté.

 

 

 

Référence bibliographique et Sitographie.


Blachot V. (Juillet 2019) "Les deep fakes pornographiques condamnables aux États-Unis". Consulté en septembre.

Dorsinville H. (2020) "Que dit la loi haïtienne sur la "porno divulgation" ou "Revenge porn"?". Ayibopost. Consulté le 24 sep 2023.

Geffrard R. (2014). "Harcèlement et agression sexuelle, que dit la loi haïtienne ?". Le Nouvelliste. Consulté le 28 sep 2023.

Hirigoyen M. F. (2003). Le harcèlement moral; La violence perverse au quotidien pp 216; Collection : Hors Collection Social.

(Lemaire 2016). "La pénalisation du Revenge porn par la Loi. Lexing. Consulté en septembre 2023.

Lindor C. (2020) " La cyber-violence en Haïti : L'urgence de passer à l'action" sur le site Palmes Magazine consulté le 17 sep 2023.

"Le Revenge porn devient un délit en Italie" (2016). Publié sur Le Parisien et consulté le 22 sep 2023.

 

https://palmes-magazine.com/la-cyber-violence-en-haiti-lurgence-de-passer-a-laction/

https://ayibopost.com/que-dit-la-loi-haitienne-sur-la-pornodivulgation-ou-revenge-por n/

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-instant-m/l-instant-m-du-mardi-29-mars-20

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Noosline DOMINIQUE, Staff COM-BDN


Club de Débat de Bourdon : éloquence, engagement et esprit d’équipe au rendez-vous

  Le samedi 30 août 2025, le Club de Débat de Bourdon a tenu sa séance hebdomadaire de 13h à 16h dans les locaux de la Fondation Toya, situé...