Une fois de plus, ce samedi 5 juillet 2025 plusieurs jeunes se sont retrouvé à la Fondation Toya, un espace à la fois calme et inspirant. Là, loin du tumulte extérieur, ils apprennent patiemment, mais sûrement, à débattre, à penser autrement, à construire des arguments solides. Le Club de Débat de Bourdon devient alors un véritable laboratoire d’idées. Ce samedi, notre première séance du mois s’est déroulée dans une ambiance à la fois studieuse et chaleureuse.
Mr. Alfred Désir, un formateur expérimenté, a mené l’atelier avec brio. Avec passion et précision, il a proposé une immersion complète dans le monde du débat formel, en introduisant les jeunes au format WSDC, un cadre extrêmement formateur.
Mr Alfred Désir a commencé par expliquer méthodiquement les différents éléments du WSDC : les rôles respectifs des intervenants, la structure logique des discours, les stratégies oratoires, sans oublier les critères d’évaluation. Il a également insisté, avec justesse, sur l’importance du respect mutuel, de la collaboration et de l’écoute active. Car débattre, ce n’est pas seulement parler, c’est aussi ‐ et ‐ surtout savoir entendre l’autre avec ouverture et humilité.
Progressivement, les jeunes se sont prêtés au jeu, posant des questions, échangeant des points de vue, et s’imprégnant des principes essentiels du débat. Après cette mise en contexte, Mr Alfred Désir fait place aux exposés qui traitaient des sujets d’actualité, à la fois intéressants et ancrés dans des phénomènes mondiaux, en questionnant le monde tel qu’il est et tel qu’il pourrait devenir. Ce moment a immédiatement capté l’attention des participants.
Pour orienter les exposés du jour, logiquement, plusieurs thèmes ont été choisis, soulevant des problématiques fortes, parmi lesquelles :
• Quel est le futur du travail dans un monde en mutation ?
• Faut-il légaliser les drogues ?
• L’automatisation détruira-t-elle nos emplois ?
À tour de rôle, les exposants ont pris la parole pour explorer chacune de ces questions avec sérieux, en développant leur propre point de vue.
Pour ouvrir la réflexion, Mlle Laeticia Gilles, la première oratrice, s’est penchée sur la question de l’avenir du travail. Dans un exposé clair et solide, elle a montré comment les évolutions technologiques, la mondialisation et les nouvelles formes d’emploi redessinent peu à peu le paysage professionnel. Selon elle, il devient indispensable d’anticiper ces mutations, notamment par la formation continue et une révision des politiques publiques.
Ensuite, la deuxième oratrice, chargée du deuxième sujet, a abordé la question de la légalisation des drogues. Elle a pris position en faveur d’un encadrement légal, s’appuyant sur des exemples venus de certains pays comme le Canada, tout en reconnaissant les risques liés à une mauvaise application.
Enfin, Mlle Loveca Cerisier a clôturé la série d’exposés avec une analyse fine de l’automatisation. Elle a insisté sur l’importance de voir les machines non comme des concurrentes, mais comme des outils à intégrer intelligemment dans nos sociétés. Car selon elle, l’automatisation est une opportunité qui peut transformer positivement le monde du travail, mais à condition qu’elle soit accompagnée avec lucidité.
En guise de clôture, M. Alfred Désir a organisé un match de débat respectant les règles formelles autour de la motion « Cette chambre soutient la dépénalisation de l'avortement en Haïti », une thématique très intéressante, qui a suscité un vif intérêt chez les jeunes. À ce moment, les tensions, et les idées fusèrent avec enthousiasme.
C’était leur première vraie mise en situation, et leur engagement a été remarquable. Certains ont eu le réflexe de se lancer avec aisance et fluidité dans l’échange d’arguments, d’autres, plus réservés, ont observé attentivement pour mieux rebondir par la suite.
Ce qui se construit au Club de Débat de Bourdon va bien au-delà des techniques oratoires. Il s’agit d’un apprentissage de la pensée critique, de la citoyenneté active et du vivre-ensemble. Les jeunes y développent des compétences essentielles : écouter, structurer leurs idées, argumenter clairement, mais aussi coopérer, relativiser, et se remettre en question.
Chaque samedi, ils avancent. Doucement parfois, mais sûrement. Et cette constance porte ses fruits : ils deviennent des jeunes conscients, capables d’analyser les grands enjeux de notre époque, et de prendre part, intelligemment et pacifiquement, au débat public.
Le club est donc bien plus qu’un lieu d’entraînement. C’est un incubateur de voix jeunes et engagées, un espace où se forme la relève, patiemment, brillamment, humblement.
Écrit par, LOVECA CERISIER, rédactrice du Club de Débat de Bourdon


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