Résumé: Cet article aborde la question de l’enseignement supérieur en Haïti
dans un contexte de crise permanente et aiguë. Il fait dans un premier temps,
une analyse sur les impacts et les manifestations de la crise haïtienne basée
sur la précarité de la situation et la qualité de vie à laquelle est soumise la
population. Parallèlement, il contient une analyse similaire à celle soutenue
pour la crise haïtienne sur l’impact de la crise dans les universités
notamment, l’université publique haïtienne.
Mots-clés: Enseignement Supérieur, l’université publique, précarité, crise permanente et aigüe.
Sous-titre
1:
· Présentation
des différents aspects de la crise Haïtienne particulièrement, celle de l’UEH.
Depuis près de 30 ans,
le pays patauge dans des crises multiformes et multidimensionnelles qui ne font
que ruiner davantage les chances liées à la capacité des Haïtiens à proposer
des solutions relatives aux problèmes du pays. En effet, depuis l’indépendance
en 1804, les situations de crises se répètent au point de devenir cyclique,
mises à part quelques grandes périodes historiques qui avaient permis de
trouver des solutions grâce aux efforts commun et le dépassement de soi.
Depuis, on assiste à une perpétuelle crise marquée par des divisions, de
violences, de vides institutionnels et de destructions qui ont tendance à se
répéter même en période de stabilité apparente. Aujourd’hui encore, nous vivons
le résultat d’une continuation d’une longue série de bouleversements qui à chaque
fois plongent le pays au plus bas et dans une désolation toujours plus grave.
Beaucoup de gens qui
réfléchissent sur la crise haïtienne estiment que la problématique est si
complexe et difficile qu'il faudra beaucoup de temps pour enrayer ce mal qui
ronge toutes les couches, sans distinction, d'une population fatiguée d'une
insécurité mutante omniprésente. Effectivement, cette complexité ainsi que
cette difficulté des problèmes auxquels fait face le peuple haïtien demandent
des réflexions mûries pour pouvoir en venir avec des solutions efficaces
capables de sortir le pays de cet enfer. Mais, cela fait plusieurs décennies
que le pays dégringole davantage dans la pauvreté et l'insécurité ;
aujourd'hui, le peuple haïtien traverse l'un des moments les plus difficiles de
son histoire. La faim, l'insécurité sous toutes ses formes notamment, le
recours par les bandes armées au blocage des voies de circulation pour inspirer
la terreur au sein de la population civile. À cet effet, on compte; meurtres,
viols, vols, enlèvements, un déchaînement de la nature et tant d'autres maux
socio-politiques qui traquent la population au plus fond de ses entrailles, la
rabaissant ainsi à l'état infra humain. Il y a également, la présence de bandes
armées qui resserrent leur emprise sur des zones stratégiques en y intensifiant
la violence. Le terminal pétrolier de Port-au-Prince est notamment touché, ce
qui a empêché la distribution de carburant débouchant sur des conséquences
désastreuses pour le monde des affaires, des écoles et des hôpitaux. Elle a
engendré des pénuries de produits de première nécessité, comme l’eau, et des
problèmes d’accès aux télécommunications. Il faut également prendre en
considération la question des cas de manifestations répétées en Haïti, où les
écoles et les universités publiques et privées sont dans la plupart du temps
fermées en raison de la colère populaire contre la misère et l’insécurité qui
prend un accroissement considérable.
Les groupes armés criminels exercent une forte
emprise sur la vie économique et sociale de millions d’enfants, d’hommes et de
femmes en recourant aveuglément et sans pitié aux enlèvements, aux meurtres, vols,
viols sexuels et sexistes comme moyen de terroriser la population locale et
d’étendre leur violence odieuse.
Par conséquent,
l’armée et la justice se délitent devant l’ampleur de la situation.
Sous-titre 2 :
· Impact
de la crise haïtienne sur le fonctionnement de l’UEH.
L’Université est une
institution d’enseignement supérieur et de recherche constituée de plusieurs
établissements. Sur le socle que constituent la formation et la recherche,
l’Université place au cœur de ses missions la diffusion de la culture
scientifique. On attribue aussi une fonction sociale à l’Université, celle de
rendre service à la communauté. Vu sous cet angle, l’Université, à travers ses
recherches et la formation qu’elle dispense, doit contribuer à l’avancement et
le progrès de la société. En Haïti, comme partout ailleurs, il existe des
Universités privées et publiques. A l’heure actuelle, l’Université d’Etat
d’Haïti (UEH) est celle qui est la plus en vue. En effet, elle a perpétué la
création de communauté productives d’apprenants et de savants et continue
d’influer sur les attentes de la société et d’en subir l’influence. A cet
effet, certaines affirmations laissent penser que l’Université d’Etat d’Haïti est
confrontée parallèlement à la société à une situation de crise qui tend vers un
accroissement considérable chaque jour qui passe.
Au cours de
l’histoire, les universités ont été l’objet d’une lente et longue évolution. La
définition et la finalité de l’université ont toujours fait l’objet d’un débat
très contrasté. La réalité historique, que l’on appelle « l’Alma mater
studiorum », trouve son apparition au tournant du XIIe et XIIIe siècle, dans
les villes les plus grandes de l’Europe. À cette époque, le problème de
gouvernance dans les universités a fait l’objet de grandes réflexions dans
l’agenda de la recherche. Avec l’évolution de la technologie et l’explosion des
effectifs étudiants, les universités sont confrontées à l’heure actuelle à de
multiples problèmes qui suscitent entre autres le questionnement de son rôle.
En effet, par sa
vocation, elle permet et facilite la transmission des savoirs scientifiques.
Tant que l’université perpétuera la création de communautés productives
d’apprenants et de savants, il continuera d’influer sur les attentes de la
société et d’en subir l’influence.
Ainsi, la crise
haïtienne est à analyser dans ses différents aspects et profondeur, mais sa
nature intellectuelle sera la plus cruciale et la plus importante pour nous au
cours de cet article. La crise transversale qui prévaut depuis un certain temps
dans le pays affecte considérablement le fonctionnement des différents secteurs
de la société haïtienne. Une telle situation n'épargne pas les universités
compte tenu du poids important que cette dernière occupe dans la balance
sociétaire. En effet, chaque jour, il y a une amplification et une
détérioration d’un climat de terreur qui affecte non seulement la santé
physique mais également, la santé mentale des professeurs et des étudiants. Ce
qui compromet la transmission et l’acquisition du savoir dans les espaces
universitaires. Comment la crise se manifeste au sein de l’université plus
particulièrement, au sein de l’Université d’Etat d’Haïti?
Il y a une catégorie
dans la société qui est très affectée par la crise économique actuelle, mais
elle a rarement pris la parole ces dernières années: ce sont les
étudiants. Dans un contexte où premièrement,
des professeurs cherchent des opportunités à l’étranger en quittant le pays et
en abandonnant l’UEH. Secondement, une quantité considérable d’étudiants
confrontés à la misère et l’instabilité politique sont d’autant plus intéressés
à quitter le pays suite à l’annonce du programme de Biden. Entre le coût du
transport et la cantine, la galère semble être bien réelle pour eux. Ainsi,
L’impact de l’augmentation des prix du transport sur les universitaires, en
particulier chez ceux résidant à des dizaines de kilomètres des universités
fait craindre le pire car, ces derniers sont confrontés à toutes sortes de
dangers lorsqu’ils se rendent à l’université compte tenu des différentes
conséquences qui découle de cette crise transversale que connaît Haïti.
L’un des plus grands
impacts de la crise économique sur les étudiants est le chômage. Il n’y a
pratiquement pas d’emplois pour les étudiants. Toute la charge économique se
retrouve sur les épaules des parents qui, eux-mêmes, affrontent chaque jour la
crise. En plus, la question de la cantine est fondamentale pour un étudiant,
or, elle tend depuis quelque temps à devenir un luxe que les étudiants ne
peuvent se procurer. Il y a également, la question liée à l’inflation des prix
de transport qui ne cessent d’augmenter de jour en jour.
Un autre problème de
l’université s’est lié à sa structure c’est-à-dire, l’éducation supérieure,
partant du rôle qu’il doit remplir, cette dernière doit être considérée comme
un investissement et non comme une dépense. Ce faisant, il faudrait remanier et
renforcer le corps professoral par des personnes compétentes et également
renforcer la formation au niveau fondamental et au nouveau secondaire (en amont).
Car, si les étudiants sont mal formés à ces niveaux, l’université aura de la
difficulté à se doter d’étudiants intelligents qui deviendront à l’avenir des
professeurs compétents.
Bref,
sans prétention d’avoir analysé de manière exhaustive, nous avons montré
l’urgence et l’ampleur de la situation actuelle du pays. Ce faisant, nous avons
énuméré les différentes manifestations de la crise et l’impuissance de l’UEH
face à la situation de crise permanente qui sévit depuis une bonne trentaines
d’années dans le pays. Nous avons également démontré comment la situation de
crise impacte considérablement sur le fonctionnement de l’UEH et sur le rôle
qu’il est censé remplir au sein de la société. Compte tenu du fait que,
l’Université, se trouve également confrontée à cette situation transversale qui
touche à peu près toutes les catégories et couches sociales, cette dernière, se
trouve dans l’incapacité d’opter dans la recherche scientifique pour trouver
des pistes de solutions adéquates aux problèmes qui démangent le pays et qui
plongent considérablement l’université au plus bas. À ce stade résulte une
similarité entre la crise à l’UEH et celle qui existe dans le pays. Par
conséquent, une question se pose, à quand l’UEH pourra renaître ?
Bibliographie et Sitographie
TOUSSAINT Hérold, L’idée d’Université expliquée aux étudiants, Média Texte, Port-au-Prince, 2016, pp 240
Cain.info, Google
scholar, Alterpresse, la toupie. Fr, le Nouvelliste.
Pierre Toussaint,
Quelle Université pour Haïti dans la perspective de sa reconstruction?
Jean Anil Louis-Juste, Haïti : Jeunesse,
Universités et Société, 2004, pp 35
Elieth Eyebi, université d’Abomey-Calavi(Bénin),
Lasdel et Transpol Canada; Dr en sociologie Anthropologie. (De l’attractivité
Universitaire en contexte de crise : réflexions sur les mobilités des étudiants)
haïtiens en Afrique dans la gestion de l’après-séisme de 2010
www.https:journal.openedition.org/étudescaraibeennes
N.B: l’ensemble de ce
travail est réalisé grâce à la consultation de sites et d’ouvrages.
@Cynthia MAXI, Staff Communication BDN






