vendredi 27 juin 2025

PARLER POUR IMPACTER : quand la jeunesse s’initie à l’art de la parole

 

Dans une atmosphère nourrie de curiosité, de respect et d’envie d’apprendre, les jeunes du Club de Débat de Bourdon se sont retrouvés, le samedi 21 juin 2025, dans les locaux chaleureux de la Fondation Toya, au #2, rue Petit, Delmas 60 - Musseau. Ce rendez-vous du savoir et de l’expression avait pour thème central un outil aussi ancien que puissant : l’art de la prise de parole en public.

Dès les premiers instants, l’énergie vibrante qui régnait dans la salle laissait présager une séance mémorable. À la tête de cette rencontre, M. Fritz André Clésidor, président du club, a su captiver l’attention des participants. Avec passion et précision, il a exposé les fondements essentiels de la communication orale, insistant sur l’importance de parler non seulement avec éloquence, mais surtout avec responsabilité, authenticité et impact.

"Parler, ce n’est pas simplement aligner des mots", a-t-il rappelé, "c’est transmettre une vision, une émotion, une conviction." Pas à pas, il a décortiqué les piliers d’une communication orale efficace : la posture, la respiration, le regard, la voix, l’articulation. Chaque concept, illustré de manière vivante, s’est transformé en outil concret que les jeunes ont pu s’approprier.

Mais la théorie n’était qu’un prélude. L’ambiance a gagné en intensité avec l’intervention de M. Alfred Désiré, venu animer une série d’exercices d’improvisation. Très vite, les regards se sont allumés, les visages se sont détendus : les participants ont été poussés à sortir de leur zone de confort à travers des jeux d'expression spontanée. Ces moments, à la fois ludiques et formateurs, ont permis à chacun de se révéler, parfois même de se surprendre soi-même.

Rires, hésitations, audace : la salle est devenue un espace d’expérimentation bienveillant où chaque prise de parole, même hésitante, était accueillie comme une victoire. Car il ne s’agissait pas seulement de bien parler, mais d’oser prendre sa place, affirmer sa voix, affiner son message.

La rencontre s’est conclue dans un esprit de cohésion et d’engagement. Les jeunes ont été invités à se répartir en groupes pour préparer un match de débat structuré, où ils auront à défendre, avec méthode et conviction, des idées sur des sujets de société. Une mise en pratique stimulante, conçue pour développer la pensée critique, le sens de l’écoute et la capacité d’argumentation.

Ce type d’initiative, animé par des encadreurs passionnés et une jeunesse avide de progrès, illustre une vérité fondamentale : offrir la parole à la jeunesse, c’est lui donner le pouvoir de se construire, d’imaginer, d’agir. Parce qu’une parole qui se structure devient une force ; et une jeunesse qui apprend à parler avec impact, apprend aussi à transformer le monde.



 Par Loveca, rédactrice du Club de Débat de Bourdon




Quand la voix d’une jeunesse haïtienne prend son envol au Prix PEPA

Dans le tumulte vibrant de Port-au-Prince, une voix s’est élevée avec force, sensibilité et conviction. Celle de Lisa Fahimie Joseph, élève du Collège Saint Louis de Bourdon, jeune passionnée de lecture, de débat et d’art oratoire, devenue deuxième lauréate du Prix PEPA ( Push Excellent Program Academic ) 2025, l’un des plus prestigieux concours de lecture à voix haute en Haïti.


Le Prix PEPA : une scène pour les voix qui portent

Créé pour valoriser la maîtrise de la lecture expressive, l’éloquence et la pensée critique chez les jeunes haïtiens, le Prix PEPA ( Push Excellent Program Academic ) s’est imposé comme un véritable tremplin pour les talents oratoires du pays. À travers plusieurs phases de sélection, les participants sont évalués sur leur diction, leur capacité à transmettre des émotions, à convaincre lors de débats, et à établir un lien profond avec leur public. En 2025, ce concours a rassemblé une multitude de jeunes, mais une voix a su marquer les esprits avec éclat : celle de Lisa Fahimie Joseph.


Lisa Fahimie Joseph, un souffle nouveau

Née à Port-au-Prince, Lisa incarne cette jeunesse haïtienne ambitieuse et éclairée. Élève studieuse, elle rêve de devenir juge et femme politique. Mais avant tout, elle se décrit comme « une passionnée de lecture, de débat, de langues et de prise de parole en public. »


Son entrée dans le concours n’a rien d’un hasard.

« Les agents sont venus à mon école pour nous inviter à participer… mais pour moi, c’était plus qu’une opportunité : c’était un défi personnel. Je voulais sortir de ma zone de confort, affronter mon trac, et porter haut les couleurs de mon école », confie-t-elle.


Une prestation marquante, entre émotions et maîtrise

Durant la finale, Lisa Fahimie Joseph a livré une performance saisissante, luttant contre les pièges lexicaux et le stress, mais ne cédant rien.

« Je me suis dit : Lisa, il faut donner le tout pour le tout. Et quand j’ai vu les réactions du public… j’ai compris que j’avais touché quelque chose. Ils étaient en feu, sous mon charme, sous mon emprise », se souvient-elle avec émotion.

Cette alchimie avec le public lui vaudra d’ailleurs le Prix du Public, preuve de l’impact de sa sincérité.

« Je n’ai pas essayé d’être quelqu’un d’autre, j’étais tout simplement moi », dit-elle, dans un sourire.

Mais Lisa, c’est aussi une débatteuse redoutable. À douze reprises, elle a été sacrée meilleure débatteuse du concours. Sa définition du bon débatteur est d’ailleurs limpide :

« Ce n’est pas seulement quelqu’un avec de bons arguments. C’est quelqu’un qui sait structurer sa pensée, qui est lucide, clair, convaincant, respectueux… »


Le regard de ceux qui l’ont vue grandir

Parmi ceux qui l’ont accompagnée dans ce parcours, M. Alfred Désir, une figure éducative, animateur du Club de Débat de Bourdon, ne cache pas sa fierté :

« Madame Lisa, c’est quelqu’un qui aime travailler, c’est quelqu’un de gentil, toujours prête à écouter les conseils et à les appliquer. Je suis fier de la voir gagner, c’est une battante. »

« Elle a bien travaillé, elle a su apprendre dans les débats et avancer jusqu’à gagner. »

Des mots forts qui confirment l’éthique et l’humilité qui caractérisent cette jeune oratrice.


L’annonce du verdict : entre larmes et fierté

Le moment de l’annonce reste gravé dans sa mémoire. Lisa raconte un mélange de fierté et de déception.

« Quand le présentateur utilisait le masculin, j’ai cru que ce n’était pas moi… Je me disais que j’avais tout gâché. Et puis, j’ai entendu mon nom : Lisa Fahimie Joseph, deuxième lauréate. J’ai pleuré. Pas de tristesse, mais de fierté, même si au fond, j’espérais être première. »


Une aventure humaine, un voyage intérieur

Au-delà des prix, Lisa Fahimie Joseph retient surtout une transformation personnelle. Elle s’est découverte musicienne, comédienne, et plus courageuse qu’elle ne l’imaginait.

« Ce concours m’a aidée à sortir de ma zone de confort, à être résiliente, à mieux gérer mon trac. J’ai compris que j’étais capable de beaucoup plus », dit-elle avec maturité.


Des modèles et des remerciements sincères

Lisa n’oublie pas ceux qui l’ont soutenue : sa famille, ses amis, ses enseignants, en particulier M. Jacky, son professeur de culture générale –

« Quand il parle, c’est de l’or »

– ou encore les formateurs du Club de Débat de Bourdon.

« Je n’ai pas vécu cette aventure seule. Et si aujourd’hui je me tiens fièrement avec ces prix, c’est aussi grâce à eux. »


Et demain ? Une voix qui ne demande qu’à grandir

Lisa voit grand. Elle veut poursuivre dans l’art oratoire, le débat, la lecture, et un jour devenir juge, voire femme politique. À ceux qui souhaitent tenter leur chance au Prix PEPA ( Push Excellent Program Academic ), elle lance un appel vibrant :

« Vas-y, fonce ! Prépare-toi avec passion, sois toi-même. C’est souvent en osant qu’on découvre des forces qu’on ne soupçonnait pas. »

Et si elle devait résumer cette aventure en une seule phrase ?

« C’est un voyage intérieur où ma voix a trouvé sa force, et mon cœur, sa place. »

Lisa Fahimie Joseph n’a pas seulement remporté des prix. Elle a conquis les cœurs, affirmé sa voix, et tracé la voie d’une jeunesse qui ose, qui rêve, et qui prend la parole avec dignité.

Le Prix PEPA 2025 a peut-être trouvé en elle l’une de ses figures les plus lumineuses.



Par Jean Wesley Pierre, Responsable de communication pour le Club de Débat de Bourdon



 https://www.instagram.com/reel/DJkLN3JvrvG/?igsh=b2xzc3Njcmh1M2lj



Quand la jeunesse questionne la société : retour sur une séance engagée du Club de Débat de Bourdon


Comme chaque samedi, une atmosphère studieuse et passionnée régnait à la Fondation Toya, à Delmas 60, Rue Petit, Museau. Le 14 juin 2025, beaucoup de jeunes se sont réunis dans le cadre du Club de Débat de Bourdon, un espace où la jeunesse s’exprime, questionne, confronte ses idées et cherche ensemble à comprendre les défis de notre société.

Animé par Alfred Désir, la séance s’est ouverte sur une question à la fois provocante et poignante :

« À qui est-ce la faute si un enfant devient un jeune voyou ? »

Entre récits vécus, réflexions personnelles et regards critiques, les jeunes ont exploré diverses pistes : le rôle des parents, les lacunes du système éducatif, les influences sociales, l’impact du milieu, mais aussi la part de responsabilité individuelle.

Des histoires concrètes ont donné chair aux échanges, éclairant des concepts tels que la délinquance juvénile, la marginalisation et les fractures sociales.

Mais la réflexion ne s’est pas arrêtée là. En deuxième partie de séance, le débat a pris un tour plus institutionnel, presque philosophique, avec une série de questions percutantes, proposées pour élargir la discussion :

  1. La légitimation de la force par la police : dans quels cas est-elle justifiée ?
  2. L’utilisation des drones par la police : une menace pour notre liberté ?
  3. Le comportement criminel est-il d’ordre biologique ?

Autant de sujets sensibles qui ont poussé les participants à réfléchir sur la frontière entre sécurité et liberté, sur le rôle des institutions, et sur la part d’inné et d’acquis dans les comportements humains.

La diversité des opinions exprimées a montré une fois de plus à quel point ces jeunes sont prêts à affronter les grandes questions de notre temps avec sérieux, lucidité et un sens aigu du débat démocratique.

C’est dans une ambiance respectueuse et riche d’enseignements que s’est achevée cette nouvelle édition du Club de Débat. Alfred Désir, dans ses mots de clôture, a salué l’implication et la maturité des participants, donnant rendez-vous à tous pour une prochaine rencontre, tout aussi stimulante.



Wedjeene M.C Lavalasse, rédactrice du Club de Débat de Bourdon



mardi 10 juin 2025

Le Club de Débat de Bourdon lance sa saison à la fondation Toya, avec une formation captivante sur la communication et l’information


C’est dans une ambiance chaleureuse et studieuse que s’est tenue la première réunion du Club de Débat de Bourdon, ce samedi 7 juin 2025, au sein des nouveaux locaux de la Fondation Toya, situés au #2, rue Petit, Delmas 60 - Musseau. Un après-midi riche en enseignements, placé sous le signe de la communication, de l’information et de l’esprit critique, animé par M. Alfred Désir et des experts passionnés. 

La séance a débuté avec l’intervention de M. Alfred Désir, formateur émérite, qui a guidé l’auditoire à travers les méandres de la communication moderne. Avec pédagogie, il a démystifié des concepts clés comme la désinformation, la mésinformation et la malinformation, illustrant chacun par des exemples concrets. 

« Savoir distinguer une information fiable d’une manipulation est essentiel dans un monde où les médias numériques prolifèrent », a-t-il souligné. Son exposé, ponctué d’un voyage historique retraçant l’évolution de la communication, a permis aux membres de comprendre comment l’information a façonné les sociétés, de l’ère pré-numérique à aujourd’hui. L’une des membres du Club de Débat de Bourdon, Mademoiselle Chadelle Yoleska Sharma, en témoigne : « Cette approche m’a permis de mieux comprendre les différences entre ces concepts. »

La deuxième partie de cet après-midi a été marquée par l’intervention dynamique de M. Jean Wesley Pierre, responsable de la communication du Club de Débat de Bourdon et journaliste de formation. Il a partagé les méthodes rigoureuses utilisées par les professionnels pour collecter, vérifier et diffuser l’information.

« Un journaliste ne se contente pas de rapporter ; il croise ses sources, confronte les faits et reste vigilant face aux rumeurs », a-t-il expliqué, suscitant des échanges enrichissants sur l’éthique médiatique.

Puis, Katiana Cady, membre du Club de Débat de Bourdon et journaliste, a complété cette masterclass en révélant ses stratégies pour choisir des sources fiables dans un paysage médiatique saturé. Entre réseaux sociaux, influenceurs et presse traditionnelle, elle a insisté sur l’importance du tri critique et de la vérification systématique.

Les participants, visiblement inspirés, ont quitté la salle avec des outils précieux pour décrypter l’actualité et aiguiser leur esprit critique. « Avant, je partageais des infos sans trop réfléchir. Maintenant, je me pose les bonnes questions », confie l’un d’eux. « Les interventions furent enrichissantes, nous sensibilisant à l'importance de vérifier la provenance des informations auxquelles nous nous exposons afin d'éviter l'infox », affirme M. Wednesky Théodore.

Cette première rencontre a non seulement renforcé les compétences des jeunes débateurs, mais aussi consolidé l’esprit de communauté au sein du Club. Grâce à ces formations, le Club de Débat de Bourdon s’affirme comme un espace d’apprentissage, de réflexion et d’engagement citoyen, comme le souligne si bien Mademoiselle Christine Bailey après la formation : « La séance d’aujourd’hui a été une expérience à la fois enrichissante et agréable. Grâce à des interventions claires et à des remises en question, chacun a été encouragé à réfléchir. En somme, cette formation a non seulement permis de mieux comprendre les dangers liés à l’information manipulée, mais aussi de renforcer notre esprit critique dans une ambiance nouvelle, chaleureuse et stimulante. »

Rendez-vous est déjà pris pour la prochaine session, où de nouveaux thèmes tout aussi passionnants seront explorés.  

À suivre…






Par Jean Wesley Pierre, responsable de communication pour le Club de Débat de Bourdon







mardi 3 juin 2025

Clôture d’un Chapitre au Club de Débat de Bourdon


Le samedi 31 mai 2025, une atmosphère particulière flottait dans l’air au Club de Débat de Bourdon, situé au #312, avenue John Brown, dans l’enceinte du Centre Culturel Pyepoudre. Ce jour-là ne marquait pas seulement la dernière séance du mois pour les membres assidus du club : c’était aussi la dernière fois que le groupe se réunissait dans ce lieu emblématique. Ce local, chargé de souvenirs et d’échanges intenses, avait longtemps résonné des voix de celles et ceux qui y avaient trouvé un espace de parole, d’écoute et de réflexion.


L’activité du jour, animée avec brio par Monsieur Alfred Désir, s’est ouverte sur un moment de réflexion critique autour des techniques de manipulation des masses. En s’appuyant sur dix exemples concrets, les participants ont été invités à explorer les mécanismes subtils par lesquels les médias et les leaders d’opinion influencent la pensée collective.

Cette introduction, dense et provocante, a servi de socle pour une discussion plus large sur la communication en tant qu’outil de pouvoir ou de libération.

Mais c’est dans la deuxième partie de la séance que le véritable cœur de l’expérience s’est révélé. Un exercice pratique, à la fois ludique et exigeant, a permis aux membres du Club de Débat de Bourdon de s’immerger dans une simulation de situation de manipulation. Répartis en groupes, ils ont dû utiliser trois techniques parmi celles étudiées : poser un problème pour ensuite proposer une solution, infantiliser la population, et faire appel à l’émotion. L’objectif était clair : élaborer un message, identifier une cible, et mettre en œuvre une stratégie de communication convaincante, voire dérangeante.

Ce moment a été particulièrement révélateur. Il a non seulement permis de mettre en pratique les concepts abordés, mais il a aussi renforcé l’esprit critique et l’agilité intellectuelle des jeunes débatteurs.

Les échanges ont été animés, passionnés, parfois même contradictoires, reflet de la vivacité d’un groupe soudé par l’envie d’apprendre et de comprendre. L’éthique de la communication a occupé une place centrale dans les débats qui ont suivi les présentations : jusqu’où peut-on aller pour convaincre ? Où se situe la frontière entre influence et manipulation ?

Au-delà de l’exercice, cette activité a souligné l’engagement continu du Club de Débat de Bourdon dans la formation de citoyens conscients et responsables. Même en cette journée symbolique de clôture d’un chapitre, il ne s’agissait pas d’une fin, mais bien d’une étape dans un parcours plus large. La participation active des membres, leur curiosité et leur capacité à interroger le monde témoignent de la richesse de ce collectif. Ensemble, ils ont posé les jalons d’une communication plus éclairée, plus éthique, et profondément humaine.

En somme, ce dernier jour dans les murs du Centre Culturel Pyepoudre s’est transformé en tremplin. Un point de passage vers une conscience plus affinée, une écoute plus attentive, et une parole plus responsable. Le Club de Débat de Bourdon continue, ailleurs peut-être, mais toujours animé par le même souffle : celui du dialogue, de la pensée critique, et de l’expression engagée.





Par CERISIER Loveca, rédactrice du Club de Débat de Bourdon





 

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